vendredi, 20 octobre 2017
Mise en garde :
Rien à ajouter, tout est dit
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mardi, 27 décembre 2016
Facebook, Twitter, LinkedIn : entrée sous surveillance aux États-Unis
Publié par Guy Jovelin le 27 décembre 2016
PAR 6MEDIAS
Pour entrer aux États-Unis sans visa, il faut maintenant montrer patte blanche aussi sur les réseaux sociaux, comme l'explique "Politico".
Attention à ce que vous postez sur vos réseaux sociaux, ils pourraient vous coûter votre entrée sur le territoire américain. Comme le raconte Politico, une demande « optionnelle » a fait son apparition sur les formulaires électroniques d'autorisation de voyage ESTA (Electronic System for Travel Authorization). Ces formulaires doivent être remplis par les ressortissants de 38 pays pour lesquels il n'est pas obligatoire de demander un visa dans le cas d'un voyage de tourisme de moins de 90 jours aux États-Unis.
Cette demande facultative doit permettre de recueillir des « informations relatives à votre présence en ligne », elle propose donc de donner ses identifiants sur les réseaux sociaux : Facebook, Twitter, LinkedIn, Instagram ou encore Snapchat. Le nom d'utilisateur devrait donc permettre aux douanes américaines d'accéder aux informations publiques contenues dans ces profils. D'après le service des douanes et de protection des frontières américain cité par Politico, il s'agit d'« identifier une menace potentielle », mais le non-remplissage de cette rubrique ne devrait pas empêcher l'entrée aux États-Unis.
Nombreuses critiques
Mais cette collecte d'informations supplémentaires a provoqué de nombreuses critiques. « Il y a très peu de règles sur la manière dont ces informations sont collectées, conservées et diffusées aux autres agences et il n'existe aucune recommandation qui permettrait de limiter l'usage que peut faire le gouvernement de ces informations », explique Michael W. Macleod-Ball, le directeur de l'antenne de Washington de l'Union américaine pour les libertés civiles. L'Internet Association, qui représente Facebook, Twitter ou encore Google, a elle aussi alerté sur les risques pour la liberté d'expression et le droit à la vie privée.
Source : lepoint
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mardi, 19 juillet 2016
En finir avec le règne du hastag mobilisateur et de la résonance émotionnelle
Publié par Guy Jovelin le 19 juillet 2016
Par Anne-Sophie Letac
Une très belle réflexion, dans une tribune d'hier sur Figarovox, qui confirme en termes vivants et avec profondeur ce que nous-mêmes écrivions ce 18 juillet. Anne-Sophie Letac y constate que les médias en général et davantage encore les réseaux sociaux servent de caisse de résonance aux attentats. Le risque est alors grand de suivre la « voie étroite et faussement vertueuse de l'indignation et de l'émotion collective ». Nous n'avons rien à ajouter à cette très exacte analyse. LFAR
En 1973, le premier film de Steven Spielberg, le thriller allégorique Duel, mettait en scène un camion semi-remorque personnifié par ses gros phares globuleux, qui poursuivait sans visage ni raison la voiture d'un voyageur de commerce au nom métaphorique, David Mann, afin de l'écraser. Mann, l'Homme, faible et sans défense, se trouvait confronté à une version déshumanisée et arbitraire du mal, dont il finissait par triompher dans une confrontation directe avec la machine, le David à la petite voiture rouge acceptant le duel et projetant dans l'abîme le Goliath de tôle et d'acier. Dans l'attaque terroriste de Nice, le camion criblé de balles et l'homme abattu ne sont en revanche qu'un triomphe piteux sur la machine aveugle, puisque le camion frigorifique, version quatre saisons et maraîchage niçois de Duel, lancé par la volonté démoniaque d'un conducteur parfaitement identifié, Mohamed Lahouaiej-Bouhlel, a réussi à broyer les os de 84 êtres humains. Pourtant, Duel a quelque chose à voir avec cette épouvante. Le choix du camion relève certes en partie d'un terrorisme «artisanal», d'une réponse à l'injonction de l'Etat islamique de tuer les «méchants et sales Français» de « n'importe quelle manière », y compris en les égorgeant au couteau ou en les écrasant en voiture. Mais sa transformation en machine de mort prouve aussi que le terrorisme islamiste appartient pleinement à la civilisation technologique et déshumanisante que dénonçaient Spielberg dans Duel ou Georges Lucas dans l'un de ses premiers films, THX1138. La machine porteuse de progrès retournée contre l'homme, voici ce qu'incarne l'attentat de Nice.
Si la technologie nourrit généreusement le terrorisme, celui-ci est aussi enkysté comme un parasite dans une civilisation de l'image dont nous maîtrisons aussi mal les conséquences que celles du nucléaire. L'attentat terroriste est conçu pour être vu et filmé, ou du moins pour que ses effets le soient, et nous obéissons docilement à cette injonction implicite. Les journaux sont pleins d'images de badauds qui « smartphonent » l'horreur. Le téléphone qui filme un être humain en train de mourir ou une panique de rue pose la question morale de l'obscénité du geste, la question juridique de la non-assistance à personne en danger, mais aussi plus froidement la question de la complicité inconsciente de toute une civilisation. Le rituel d'après attentat est sinistrement bien rodé : les réseaux sociaux transmettent rapidement les informations, partagent les vidéos amateurs, les avis de recherche et autres safety check, laissant les médias traditionnels pédaler derrière. L'onde de choc se propage, générant l'effroi et son corollaire, l'empathie, la résonance compassionnelle, le règne du hashtag mobilisateur.
En effet, la compassion est mise en scène selon un rituel qui crée, à peine les traces de sang effacées, des lieux de mémoire instantanés. L'émotion collective est canalisée par des fleurs et des bougies, des cellules psychologiques, des marches blanches. L'exigence d'immédiateté conduit au pire : les journalistes interviewent des gens qui viennent de perdre leur enfant, on emploie l'horrifiante expression « commencer à faire son deuil » associée à « se reconstruire » quelques heures après le drame, ou celui de « tragédie » (qui renvoie à une situation indépendante de la volonté humaine) au lieu de l'approprié « crime de masse ». De manière révélatrice, on confond systématiquement le choc immédiat et le traumatisme, syndrome de longue durée et imperceptible dans l'instant. Parce que c'est télégénique, les victimes se doivent d'être immédiatement « traumatisées », alors que le vrai traumatisme ne survient, que le vrai deuil ne se vit, on le sait fort bien, que des mois plus tard, dans l'indifférence générale. L'obscénité des intérêts financiers est à peine masquée : un représentant des hôteliers de Nice affirme ainsi que continuer à faire du tourisme est un acte citoyen, des experts psychiatres crédibilisent l'inanité de l'analyse instantanée. Les grandes chaînes d'information bavardent, relayant sans filtre le frère tunisien qui dédouane le meurtrier, les voisins plus sceptiques mais pas plus crédibles, ou l'avocat de l'épouse commis d'office pour la défendre.
L'omniprésence de l'image, la cacophonie de la parole nous intiment de regarder l'événement comme on visionnerait un film d'horreur, et de le mettre à distance aussi rapidement qu'il nous a été présenté. Il ne nous laisse, si nous ne nous en défendons pas, que la voie étroite et faussement vertueuse de l'indignation et de l'émotion collective. Assuré que l'indignation est « unanime », que l'hommage est « pudique », que les badauds sont « bouleversés » et que la terreur « n'épargne pas ceux qui l'ont côtoyée » (sic), le spectateur flotte dans une téléréalité impitoyable qui empêche de nommer l'ennemi. Ainsi, encore plus téléréel que nous, encore plus immédiat, vient d'apparaître sans crier gare le fast muslim, le radicalisé à grande vitesse, qui à peine la dernière pute baisée et le dernier verre avalé, rachète instantanément sa vie par un meurtre de masse. •
Source : lafautearousseau
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